La menuiserie au féminin: deux parcours inspirants

Elles manient scie circulaire et raboteuse avec assurance. Carine et Émeline, deux femmes aux parcours très différents, ont choisi de se former en menuiserie, un secteur encore largement masculin, au Centre IFAPME de Villers-le-Bouillet, dans la province de Liège. Carine tient un magasin Oxfam à Liège et Émeline travaille dans la communication, mais elles souhaitent marquer un tournant dans leur carrière, rêvant de faire de leur passion leur métier.
Portraits réalisés par la CGSLB pour le magazine « Librement » (octobre 2025).

Elles manient scie circulaire et raboteuse avec assurance. Carine et Émeline, deux femmes aux parcours très différents, ont choisi de se former en menuiserie, un secteur encore largement masculin, au Centre IFAPME de Villers-le-Bouillet, dans la province de Liège. Carine tient un magasin Oxfam à Liège et Émeline travaille dans la communication, mais elles souhaitent marquer un tournant dans leur carrière, rêvant de faire de leur passion leur métier.
Portraits réalisés par la CGSLB pour le magazine « Librement » (octobre 2025).

On sait que la construction est un métier principalement masculin, est-ce difficile pour une femme de s’y faire une place ?

C : J’avais moi-même certaines appréhensions au début de la formation. Certains ont pu trouver ça un peu bizarre, surtout que je suis plus âgée. Mais avec le temps, les gens se sont habitués, je suis acceptée dans ce groupe de jeunes et tout se passe très bien. D’ailleurs, je suis contente de commencer ma deuxième année avec eux, c’est sympa !

E : D’après mon expérience, c’est vrai que ce n’est pas évident d’être une femme sur un chantier. J’ai eu des cas où des clients étaient réticents de voir une femme arriver, mais les ouvriers avec qui j’ai travaillé ont toujours été très bienveillants. En classe, on est quand même trois filles sur 15 apprenants, on est de plus en plus nombreuses. Et elles savent se faire entendre sur un chantier aussi, donc je crois en l’avenir de la femme dans ce secteur !

Que diriez-vous à une femme qui hésite à se lancer dans ce type de formation ?

C : Je lui dirais « Vas-y, vas-y ! », car ça fait du bien, aussi pour le moral. On s’occupe, on crée des choses. Personnellement, je ne regrette pas du tout d’avoir pris cette formation.

E : Je lui dirais d’abord d’être patiente. L’apprentissage des différentes techniques, ça prend du temps. Ensuite, il faut s’accrocher, car le résultat en vaut la peine. Et surtout il ne faut pas se laisser faire, et avoir confiance en soi !

La menuiserie, ça permet de travailler aussi bien avec les mains qu’avec l’esprit, ça challenge la créativité.
En étant persévérant, on arrive au bout de notre projet, et ça, c’est vraiment gratifiant.
Émeline
Apprentie menuisière

Quels sont vos projets pour la suite ?

C : Je vais d’abord faire ma deuxième année. La troisième, c’est davantage pour apprendre à se mettre à son compte. Je ne sais pas encore si j’irai jusque-là, je me déciderai vraiment l’année prochaine.

E : J’aimerais accompagner des femmes qui font des rénovations. Par exemple, les aider à utiliser des machines ou à faire des travaux chez elles. Je sais qu’il y a plein de femmes qui ont des projets de rénovation et qui n’osent pas se lancer. L’idée c’est d’apprendre, pour ensuite maîtriser, et ensuite pouvoir partager mon savoir.

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  • Avec la collaboration de